
Le rêve humain par ICARE
Selon la mythologie grecque, pour fuir la Crète où ils sont prisonniers du roi Minos, Icare et son père Dédale, le constructeur du labyrinthe n’ont qu’une possibilité : les airs. Dédale fabrique des ailes comparables à celles des oiseaux avec des plumes, de lin et de cire.
Conscient des risques, Dédale interdit à son fils de voler soit trop près de la mer en raison de l’humidité qui alourdirait les ailes, soit trop près du soleil en raison de la chaleur qui ferait fondre la cire de ses ailes.
Vite grisé par son vol, Icare monte toujours plus haut dans le ciel. L’inévitable se produit et la cire se liquéfie, les plumes se désagrègent et Icare est précipité dans la mer où il meurt.
Premières idées et tentatives
Selon les propos de Marco Polo, les Chinois spécialistes des cerfs-volants, en aient utilisé d’assez grands pour emporter un homme sur une courte distance sans préciser le résultat de ces opérations.
Dans la Grèce antique, des recherches un peu “spéciales” étaient parfois menées : des condamnés à mort étaient attachés à des oies et lâchés du haut de falaises… On ne sait jamais !
Vers 1500, Léonard de Vinci réfléchit sur une imitation mécanique du vol des oiseaux. Il imagine des machines volantes qui font parfois penser à l’avion ou à l’hélicoptère ainsi qu’au parachute. Mais il leur manque l’énergie…

Dès 1709, un jésuite portugais du nom de Bartolomeu Lourenço de Gusmao fait voler des petits ballons à air chaud. L’idée est prometteuse et un prototype parvient à voler ! L’expérience doit arrêter là : l’Inquisition aurait jugé l’invention satanique et aurait fait brûler ses documents scientifiques…
Les premières montgolfières
A la fin du 18ème siècle, le “plus léger que l’air” va montrer ses capacités. 1783 est l’année phare pour ces expériences : le 4 juin, les frères Montgolfier font voler le premier ballon à air chaud à Annonay en Ardèche. Le 19 septembre, le premier “vol habité” par… un coq, un mouton et un canard est lancé à Versailles sous les yeux de Louis XVI et atteint une altitude de 480 mètres avant de redescendre en douceur dans une forêt, 1700 mètres plus loin. Seul le coq, dit-on, périra dans l’aventure… et pourtant, il avait des ailes !
Le 19 octobre, dans l’est parisien, le premier vol emportant des hommes, dont Pilâtre de Rozier, est lâché jusqu’à 84 mètres de haut, mais, par prudence, en restant relié au sol par des cordages. Enfin, le 21 novembre, le premier vol libre emmenant Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes décolle du Château de la Muette. C’est un défi un peu fou : le ballon est fait de papier et de tissu, et un simple feu alimenté par de la paille et de la laine permet de chauffer l’air ! Mais la “montgolfière” atterrit finalement sans encombre à la Butte-aux-Cailles dans le sud de Paris, après un voyage de 9 km en moins d’une demi-heure. Une plaque commémorative, sous forme de stèle, rappelle cet événement sur la place Paul Verlaine dans le 13ème arrondissement.